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Page:Janin - Les catacombes, tome 3.djvu/237

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LES INFLUENCES DE LA PLUME DE FER

laisse donc la parole à mon cher et féal cousin Ferdinand, et à vous tous, ses dignes collaborateurs.

Ainsi parla ce digne Thomas. Thomas est une de ces imaginations paresseuses qui ne se mettent en frais d’esprit et d’invention que dans des circonstances extraordinaires, lesquelles circonstances il faut saisir en toute hâte si l’on veut en profiter. Penser est pour lui une fatigue presque aussi grande que parler ; il ne comprend guère qu’on écrive autre chose que ces mots tous les trois mois : « J’ai reçu de M*** trois cent quatre-vingt-dix francs (il y avait cinquante centimes ; mais il les a retranchés, attendu que c’était trop long et que l’argent ne valait pas les mots à écrire), pour ma rente de, etc. » À aucun prix vous ne lui feriez écrire un mot de plus ; et encore se plaint-il qu’un honnête homme ne puisse pas toucher sa rente sans coucher son nom sur un papier. Il y avait donc tout à parier que Thomas, ainsi