Aller au contenu

Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
alfred et tony johannot.

avait fait un bon marché, et je me plaignis que le tableau n’eût pas été donné au plus offrant et dernier enchérisseur. À présent les deux frères, parvenus à la seule indépendance où le talent sans ambition et sans intrigue puisse mener chez nous, l’indépendance de six mois d’avance sur la vie à venir, se livrent en paix à leurs profondes études, qu’ils continuent avec autant d’acharnement que s’ils travaillaient encore pour la rue Saint-Jacques. Le Salon prochain doit, si je ne me trompe, révéler une nouvelle face de leur génie. Ce sont deux hommes simples dans leurs manières, pleins d’esprit, de finesse, de bonté, de grandeur d’âme. Rien n’est touchant comme de les voir s’aimer, se conseiller, s’adopter l’un l’autre ; Tony fier des succès d’Alfred, Alfred heureux des succès de Tony, une seule pensée en deux personnes, une seule gloire pour eux deux, une seule poésie, un même présent, un même avenir ! Ce fut une touchante pensée de M. Gigoux de réunir