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Page:Janin - Les catacombes, tome 5.djvu/131

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mort

C’était en effet l’auteur de la belle statue de Jeanne d’Arc qui achetait ainsi les quarante tableaux de Johannot.

Et voilà l’homme qui rendit, à trente-sept ans, cette belle âme, ce noble souffle ! Son frère lui ferma les yeux ; et toute cette famille au désespoir se retira lentement pour pleurer tout à son aise sans qu’Alfred pût l’entendre, comme si Alfred n’eût été qu’endormi.

Le lendemain, de bonne heure, deux amis d’Alfred Johannot frappaient à la porte de cette chambre funèbre : ils venaient pour faire une dernière fois le portrait de leur ami. Ces deux hommes si remplis de résolution et de courage, c’était M. Brune, c’était M. Gigoux. M. Brune, surmontant son émotion, a fixé sur la toile cette tête morte, ces yeux éteints, cette bouche fermée, cette pâleur sans rémission, ce sommeil sans réveil. M. Gigoux a été moins maître de lui-même. : après les premiers efforts ses yeux se sont remplis de larmes, son pinceau est tombé de ses mains ;