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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/108

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LE DAGUÉROTYPE.

combinaison de l’ombre, de la lumière et de la couleur, il arrive que tout à coup le chalet est devenu un roc, la prairie une terre fraîchement remuée, le ruisseau un torrent, l’arbre une ruine, l’homme vivant un cadavre. Le vulgaire admirait toutes ces transformations incroyables sans nullement s’en rendre compte ; celui seul qui s’en rendait compte complètement, c’était Daguerre.

Il en était de même de la Messe de minuit. Vous entriez dans la vieille église ; elle était vide : pas une seule vieille femme agenouillée au pied de l’autel, pas un prêtre dans le sanctuaire, pas un enfant de chœur, pas même le donneur d’eau bénite à la porte ; la lumière seule remplissait le vide de ces arceaux gothiques ; elle allait se perdant au loin, éclairant toutes les profondeurs de l’édifice. Peu à peu, cependant, à la lumière décroissante, vous voyez entrer quelques fidèles, puis la foule arriver, puis l’église se remplir jusqu’aux combles. C’en est fait, les cierges s’allument,