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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/12

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Depuis son mariage avec le vieux comte la jeune femme, qui d’abord avait été enjouée et folâtre, devint peu à peu languissante ; celle qui avait été si fière naguère de ce grand nom de Guise et de Lorraine s’était presque fait oublier, autant du moins qu’elle pouvait être oubliée, si belle, si jeune et si haut placée. Cet hôtel de Richelieu qu’elle habitait avec son mari, tout à l’heure si éclatant et si rempli de joie et de fêtes, était redevenu silencieux et grave comme s’il eût encore attendu le cardinal-ministre. En un mot, c’était plutôt là une calme et décente maison du dix-septième siècle que le palais d’un favori du roi Louis XV, habité par une jeune femme la plus belle du monde, à cette brûlante époque d’entraînement, de sophisme, d’amour et de plaisir. Tout entière à son ennui, Mme d’Egmont occupait l’endroit le plus reculé de sa propre maison.

D’ordinaire, quand Mme d’Egmont voulait être seule, chacun respectait sa retraite ; son père lui--