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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/132

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d’apulée.

ses et pour les gagner toutes, tout exprès pour se faire dresser des statues par les juges ! Mais la chose était intolérable ; mais il était impossible que ce grand triomphe pût durer plus longtemps ; mais, par Jupiter, cet écrivain qui s’avise d’être heureux et habile va manquer à sa vocation. Non, ce n’est pas ainsi que le monde romain entend que ses écrivains et ses poëtes soient traités. La société romaine consent bien à s’amuser une heure de ces gens d’esprit ; elle veut bien même les admettre parfois au bout de sa table à l’endroit où l’on ne boit plus ni le même vin ni la même eau que le maître ; mais, par Jupiter et par Bacchus ! il ne faut pas que ces insolents s’émancipent. Qu’ils se rappellent toujours Virgile protégé par Mécènes, Horace le flatteur d’Auguste, Tibulle suicidé parce qu’il n’a plus que cent mille sesterces de revenu, Ovide exilé chez les Sarmates, et enfin Martial tendant la main dans les antichambres, Lucain mis à mort par Néron, ce