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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/145

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l’apologie

l’apologie en ce cas, après toutes les voluptés de la Rome impériale, quand toute pudeur est éteinte, quand Juvénal a publié ses satires, quand l’épouvantable et licencieux festin de Trimalcion n’est plus un rêve mais une réalité, comment donc se fait-il qu’une pièce de vers et quelques amours fugitifs deviennent autant de crimes dans une accusation capitale ? Il y a de quoi confondre d’étonnement tous les criminalistes, et je ne crois pas que jamais un seul se soit occupé, sous ce rapport, du singulier procès intenté à Apulée et de sa singulière défense. Écoutez-le cependant cet homme qui défend sa vie et son honneur : après s’être défendu d’avoir été jeune et beau, d’avoir composé une poudre pour les dents, d’avoir eu des maîtresses et de leur avoir fait des vers, le voici qui se défend, de quoi donc, je vous prie ? Le voici qui se défend d’avoir possédé un miroir ! — Ce philosophe se sert d’un miroir ! s’écrie l’accusateur, un miroir ! Eh bien oui, j’ai un miroir, je vous l’accorde, répond