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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/177

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les courses

terrain, ils regardent le ciel, ils regardent les hommes, ils se regardent entre eux, et ils s’admirent entre eux, et ils pensent déjà que la palme sera difficile à gagner.

À un signal donné, voici que tout d’un coup ils partent. D’abord on croirait qu’ils marchent, puis qu’ils courent, puis enfin qu’ils volent ; la fascination est à son comble. Chacun retient son souffle pour les mieux voir : tant d’espérances sont placées sur ces nobles têtes ! Encore une fois, quel drame ! Vous parlez de vos méchantes terreurs de théâtre et de vos misérables passions renouvelées incessamment par des ingénues de quarante ans ! Quand vous avez une comédienne un peu belle, qui sait mettre habilement son fard et sa céruse, vous criez au miracle ! Quand on vous fait la petite surprise d’un coup de poignard ou d’un verre de poison, vous criez au génie ! vous vous fatiguez à la lumière des rampes, à l’éclat des lustres, à la poussière des théâtres pour un dénoue-