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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/201

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LA FOLLE.

longues et triste à la folle ! C’était une souffrance réelle, incroyable ; c’était un mal d’amour comme en éprouvaient de siècle en siècle les compagnes privilégiées de quelques grands hommes malheureux. Plus celui-là qu’elle aimait était grand et élevé dans le monde, et plus impatiemment elle supportait ce grand malheur de le voir humilié, obscurci, tremblotant, méconnu, vaincu, captif. C’était à peu près la douleur de la mère de l’Empereur quand elle a vu son fils enchaîné sur son rocher au milieu de la mer. Mais la douleur de cette noble mère, immense ruine debout encore dans les ruines de Rome, est une douleur éternelle. Son astre tombé ne devait pas se relever jamais. Le soleil est plus heureux : sa défaite est passagère ; il a bientôt percé le plus épais nuage ; il est vainqueur, il revient, le voilà ; le soleil a deux fois ses cent jours chaque année ; je ne parle que du soleil de France. Aussi quand, au printemps, la pauvre folle du docteur Blanche re-