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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/237

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PÉTRONE.

Trimalcion, entouré d’enfants, de jeunes gens et de vieillards, leur jette indistinctement une caresse ou une insulte. On porte devant lui, non pas les images de ses ancêtres, mais un vase de nuit en argent (matellam argenteam), dignes faisceaux d’un tel consul. Quand il passe, les portiers de son palais courbent la tête, les oiseaux parleurs, dans leurs cages d’or, crient vive Trimalcion, pies bavardes qui vont sur la brisées des parasites ; un peuple de statues de marbre ou d’airain de Corinthe semble lui offrir, Jupiter sa foudre, Mercure son caducée, Vénus sa ceinture ; la Fortune vide à ses pieds sa corne d’abondance, la Parque lui tresse des fils d’or. Cependant s’étendent sur leurs lits de pourpre ces pâles convives ; à la place d’honneur est couché Trimalcion, hideux vieillard. Sa tête est chauve, et pâlit sous un voile de pourpre ; ses bras nus, flasques et livides, sont chargés de bracelets et de camées d’ivoire ; il se nettoie la bouche avec un cure-dent d’argent,