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Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/262

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marianna.

monde étiolé qui dort le jour, qui vit la nuit à la clarté des bougies et des lampes, qui est tout occupé de ses vanités et de ses mensonges dans lesquels il marche enveloppé, Marianna se laissa prendre à ces prestiges. Elle crut comprendre quelque chose à la langue qui se parlait autour d’elle, quelque chose aux sentiments dont ces gens-là faisaient parade. Si elle eût vu le monde de Paris à Paris, même toute ignorante qu’elle était, Marianna eût pu deviner les trahisons cachées sous ces sourires ; mais dans cet abandon étudié du Paris qui se repose la pauvre femme ne put rien voir. Elle s’abandonna à tous ces faux-semblants si peu dangereux quand on en sait la valeur ; elle prit au sérieux nos Indianna, nos Valentine, nos Lélia, nos don Juan. L’un d’eux surtout, Georges Bussy, frappa vivement l’imagination de la belle villageoise. Georges Bussy était triste et beau ; sa parole était solanelle et brève ; il avait atteint l’âge fatal où la jeunesse est achevée, où la virilité n’a