Aller au contenu

Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
272
marianna.

Elle rêve les douces félicités de la vie conjugale, Henri ne songe qu’aux emportements de l’amour. Ainsi se sont accomplies les prophéties de Georges. Marianna se venge sur son second amant des douleurs de son premier amour. Cette âme, trop vite prodiguée, a été du premier coup épuisée. Elle ne sait plus comment contenir l’âme de Henri. La lutte dura ainsi quelque temps entre Henri et Marianna ; Marianna luttait avec un courage héroïque, mais c’en était fait pour elle de tout charme et de toute ivresse. Cette existence à deux qui l’avait enivrée avec Georges, ce perpétuel tête à tête qui l’avait si longtemps charmée pesait sur elle et l’étouffait. Elle venait de prendre en horreur cet infini vagabondage de la vie et des sens. Elle venait de comprendre tout ce qu’il y avait de juste et de sensé dans les rigueurs de Bussy contre elle-même. Ce n’est pas qu’elle ne se fit horreur quand elle venait à songer qu’elle tuait cette jeune âme à plaisir ; mais à cet as-