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Page:Jarry - L'amour absolu, 1899.djvu/98

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j’aie parlé ma volonté.

Tu lui fais signe de te passer de l’autre côté de la rivière, pour cueillir des fruits.

— Ô les pêches d’or charnu, et les raisins comme une queue de paon qui serait en sucre !

J’ai la bouche toute mouillée.

Permettez-moi d’essuyer ma bouche.

— Pas si vite.

Il n’est pas une heure à voir les fruits.

Tu sais très bien les heures dans ta tête ; comme moi, tu es aussi vieille que Chronos.

C’est à onze heures du soir que tu dois dormir pour attendre Sindbad.

Tu lui passes autour du cou tes cuisses dont la peau (n’oublions pas

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