Aller au contenu

Page:Jarry - L’Amour en visites, 1898.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
l’amour en visites

l’air si jeune ! Un mouchoir de fillette, un petit carré de batiste garni d’un point à jour, sans plus.

« Quel imbécile je fais ! Si je pouvais me flanquer des claques ! »

Après tout, il ne lui manque pas de respect, à cette grande femme immobile. Est-ce que c’est sa faute s’il a des idées… pour un mouchoir ?

Il respire, s’étire, et il est de plus en plus gêné. Se lever ? Il n’oserait pour toutes les positions sociales ! Vraiment il ne se lèvera pas…

Les immenses fenêtres du salon le contemplent de leurs vitres vides. Les vitres, dans cet hôtel, sont sans rideaux, mais en cristal tellement limpide qu’elles font l’effet de larges diamants ; et des branches secouent leurs fleurs derrière leur pureté pâle.

« Est-ce qu’elle va me garder à dîner ? »

La duchesse est toujours grave. Elle doit penser aux malheurs des enfants moralement abandonnés qu’elle protège, en séance solennelle tous Les premiers lundis du mois. Elle se tourne un peu.

« Le ressort ? » songe Lucien espérant la