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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/103

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valide ; un qui est borgne de l’œil droit et à qui je dis simplement d’épauler à gauche ; un sourd, un idiot… qui font tous leur service. Comment voulez-vous qu’on vous lâche ? Je vais trouver un prétexte pour vous avoir une permission de la journée ; sortez en ville, et revenez me trouver — pas tout de suite ! — quand vous vous sentirez trop fatigué… »

Sengle se retrouvait dans la cour des Miracles : l’idiot, le sourd, le borgne, le paralytique, le boiteux, le bossu et le nain, cariatides de leurs sacs pleins de toute l’armée, se tordaient dans les tourments de l’escrime à la baïonnette du peloton de punition. Le peloton des Élèves-Cabos, en face, plus difforme que son vis-à-vis, crachait des imitations de commandements et ses restes d’intelligence hors de ses hydrocéphaliques gueules, sur ses membres estropiés,