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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/120

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chaise. Il y a alerte et manœuvre de nuit. On lui commande de réveiller les sergents et d’expédier les plantons sonner aux portes des officiers.

Il court les chambres, jugulaire au menton, surchargé de cartouchières et courroies, exagérément militaire : « Sergent un tel, debout ! » et il les bouscule, dominant leur dégringolade, par les chambres grommelantes, vers la cour.


Une masse sonore et luisante, extraordinairement bourrue et hérissée, à voix chantante et saccadée, traîna ses sabots de bœufs et les clochettes de son cou ; ou l’on eût dit un bison, une casserole à la queue, qui en aurait ferraillé, derrière soi, majestueusement.

Et tout cela descendit vers la ville, passant les grilles, comme de l’octroi.

Tout le régiment était parti : c’était le plus décoratif déshabillage.