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Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/149

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dentale et je ne vois pas le soleil, noyé derrière la double colonne d’Héraklès, mais un arc-en-ciel soutenu à ses deux bouts par les deux chapiteaux distants.

« Nos chants siréniens disaient que qui passe en barque sous l’arc-en-ciel change de sexe : je retournerai ce soir vers la muraille de verre. »

 

« Cymodocé, suspendue comme une épeire marine par ses cheveux de byssus glauque entre les deux colonnes d’Héraklès, regarde s’avancer l’île mouvante d’obscur cristal. Une forme blanche entre-luit au fond, et des ongles grincent contre le tain terrestre de la vitre de l’autre côté de la mer. Puis une étoile blanche s’allume et le verre se fend ovale dans la muraille ; la forme blanche se fait visible avec le sang, né de la dent du verre, qui la drape