Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/157

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Sengle joua aux dés un jour, dans un bar, contre Severus Altmensch, au premier quinze. Il amena trois fois cinq, cinq et cinq. Et il prit plaisir à annoncer à Severus les points invraisemblables qu’il percevait tournoyer, avant leur sortie de l’opacité du cornet. Et, le second coup, déjà un peu ivre d’absinthes et cocktails, il jeta cinq, quatre… Le bourgeoisisme idiot de Severus ricanait ; et six. Personne ne joua plus aux dés avec lui, car il dépouillait de sommes considérables.

Sa force, expirée vers l’Extérieur, rentrait en lui drainant l’apport de combinaisons mathématiques. Sengle construisait ses littératures, curieusement et précisément équilibrées, par des sommeils d’une quinzaine de bonnes heures, après manger et boire ; et éjaculait en une écriture de quelque méchante demi-heure le résultat. Lequel on pouvait