Page:Jarry - Les jours et les nuits, 1897.djvu/160

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rifie d’abord la vie aux battements du cœur. Il est très important que ce soient des battements ; mais que la diastole soit un repos de la systole, et que ces petites morts entretiennent la vie, explication qui n’est qu’une constatation, Sengle s’en foutait comme du savantasse, son quelconque auteur.

Le monde n’était qu’un immense bateau, avec Sengle au gouvernail ; et contrairement au concept hindou de la grande Tortue portant l’univers minime, l’image la moins absurde était celle de la balance romaine, un poids fabuleux reflété (le couteau intermédiaire du fléau étant la lentille, quoique cette supposition soit contraire à toutes les lois optiques) et équilibré par Sengle. Plus philosophiquement, et Sengle ne croyant pas péché l’orgueil imaginait volontiers ce schéma formidable, construit alors en observant les théories de