Et sous ces vagues, couve un réveil de sanglots,
Si c’étaient, ô miracle, et la tête et la lyre
D’Orphée ? — Après que les Ménades en délire
Eurent mis le beau corps du poète en lambeaux,
Elles jetèrent tête et lyre dans les flots.
L’épave surnageante
Éternellement se lamente,
La lyre
Soupire
Et vibre sur la mer.
Écoutez, écoutez au gré des vents mouvants,
Tête et lyre
Harmonieusement exhalent un dernier chant.
On n’entend plus frémir que l’océan profond.
Orphée est endormi dans l’éternelle gloire !
Voire !
Seigneurs, ces antiques histoires
Me mettent l’âme en désolation,
Fuyons, seigneurs, fuyons.
Alerte ! Mousses, matelots et passagers,
Car une tempête est prochaine,
Voiles bas, artimon, misaine,
Notre navire est en danger !
- (Coups de tonnerre.)
La mer commence à s’enfler