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Page:Jarry - Pantagruel, 1911.djvu/62

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dindenault

Ha notre ami, mon voisin,
Écoutez ça un peu de l’autre oreille.
Mes moutons sont une merveille.
Voyez-moi ce gros mouton-là,
Tous les deux dans une balance,
Il vous enlève avec aisance,
De la même façon qu’un jour
Vous serez pendu haut et court !

panurge

Ne vous échauffez donc point,
S’il vous plaît, vendez m’en un
El je vous le paierai bien.
Combien ?

dindenault

Comment l’entendez-vous, mon voisin, notre ami ?
Je les amène d’un pays où les pourceaux,
(Dieu soit avec vous), sont nourris d’ortolans,
Les truies, (sauf l’honneur de la compagnie),
Les truies n’ont à manger
Que des fleurs d’oranger.

panurge

C’est pourquoi vendez m’en un.
Combien ?

dindenault

Comment l’entendez-vous, notre ami, mon voisin ?
Par tous les champs auxquels ils passent,
Le blé y provient comme si Zeus y eût passé.