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Page:Jarry - Pantagruel, 1911.djvu/78

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La robe de brocart qui couvre vos épaules
Autour de votre taille, être votre ceinture,
La fleur épanouie en votre chevelure,
L’air que vous respirez, le parfum qui vous plaît,
Ou cet astre lointain, par vos yeux contemplé.
Je suis dans un enfer brûlant, voluptueux,
Tout mon être frémit, et tremble, je vous veux.

allys

Qu’entends-je ? Audacieux, vous oubliez, je crois,
Qu’un tel discours s’adresse à la fille d’un roi !
Mais, ô vous que je vois sous l’habit d’un berger,
Oh ! qui donc êtes-vous, téméraire étranger ?

pantagruel

Laissant au large sur la mer
Vaisseaux, soldats bardés de fer,
À l’amour seul, à sa douceur
J’ai voulu devoir le bonheur.
Et suivant les sentiers de cette île bénie,
Parmi les fleurs des champs à travers les prairies,
Je suis venu, charmé du doux chant des oiseaux,
Frisselis des buissons, murmure des ruisseaux,
Offrir à la princesse en mon âme choisie,
La couronne de pierreries
Et le cœur enflammé du roi Pantagruel.

allys

Ciel !

allys

En moi s’épanouit
Toute la volupté que recelait la nuit