Page:Jaurès - Histoire socialiste, VI.djvu/240

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grâce à un « état des travaux à faire à Paris et aux environs, indiqués par l’architecte de la petite voirie, présenté aux consuls par le ministre de la police générale ». Fouché, dans son rapport aux consuls, s’exprime ainsi : « La rigueur de la saison rend tous les jours plus fâcheuse la situation de la classe indigente du peuple. Les ouvrages particuliers sont suspendus, et il souffre dans l’attente du moment où ils seront repris ; il est urgent de l’occuper et de le faire d’une manière utile ». Il demande donc l’emploi journalier de 800 ouvriers et il obtint l’arrêté suivant :

Article premier. — 800 ouvriers seront sur-le-champ mis en activité et employés à l’exécution des travaux indiqués en l’état annexé au présent arrêté.

Art. 2. — Le préfet de police est chargé de la désignation des citoyens qui seront admis à ces travaux, de la répartition des ouvriers et de la fixation de leur salaire. Il fera les règlements nécessaires pour la police des ateliers.

Art. 3. — Il sera pourvu aux travaux, sur l’ordonnance du ministre de la police générale, au moyen de fonds provenant de la liquidation des boulangers de Paris actuellement à la disposition du préfet de police.

Art. 4. — Ces fonds seront rétablis dans la caisse de la préfecture de police par le prélèvement de 3 000 francs par mois sur le produit des octrois de la ville de Paris, jusqu’à parfait complément de la somme employée aux dits travaux.

Art. 5. — Les ministres de l’intérieur et de la police générale sont chargés de l’exécution du présent arrêté.

Signé, en l’absence du premier consul, par le deuxième :

Cambacérès.

Les travaux à effectuer sont ainsi énumérés :

1° Rue d’Errency, près la barrière de Mousseaux, terrasse à faire sur une longueur d’environ 50 mètres et 4 mètres de largeur.

2° Décombrement de la rue de Ménilmontant, pour donner à cette rue la largeur nécessaire dans une certaine étendue.

3° Le dressement des terrasses de la rue de la Folie-Méricourt et autres adjacentes, ouvrage utile à ce quartier.

4° Le déblai de la partie non pavée du quai Saint-Bernard et du port au vin. Le commerce et le public réclament depuis longtemps l’exécution de ces travaux.

5° Le déblai de la ruelle de Rambouillet, longeant l’égoût du même nom, dans toute son étendue, sur un mètre environ de hauteur.

6° Le dressement et la décharge d’une partie des berges plates du faux but de la rivière de Bièvre.

7° Au-dessus du Ponceau de la Chaussée de l’Hôpital, les deux berges de la rivière des Gobelins de l’Hôpital sont si hautes et si rapides, qu’on ne