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Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/116

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yeux. Les blessés des deux partis étaient ensemble, sans qu’aucune distinction fût faite entre eux.

Contrairement à nos usages d’Europe, chacun peut entrer à toute heure à l’hôpital ; les parents et les amis viennent s’asseoir au chevet des patients et les consoler. Les gardes-malades sont des femmes, comme à Londres. Celles de Matamoros m’ont paru parfaitement convenables à tous égards. Elles sont souvent aidées par les visiteuses. J’ai vu plusieurs négresses qui avaient des membres de leur famille parmi les blessés, et qui soignaient volontairement et indistinctement tout le monde. C’était une de ces scènes de sympathie commune et de dévouement qui charment le cœur.

Nous avons dans la ville, parmi les habitants âgés, beaucoup de personnes qui ont vécu à l’état sauvage ou à peu près.

La ville est une station indienne. Elle est située à huit lieues au-dessus du port. C’était le refuge des Indiens pillards. On me cite des fortunes acquises par la piraterie ; un grand de l’endroit a été pirate avec un équipage de Peaux-Rouges, sur le golfe du Mexique. Il est partisan de l’esclavage.

Tout change : on commence à faire des maisons en briques, et la grande rue est éclairée le soir par des réverbères à l’huile. Que dis-je? on bâtissait un théâtre quand la lutte en faveur de l’esclavage est venue tout arrêter…


FIN.