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Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/38

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— « Oui, gentleman, j’y suis entré, et j’y ai vendu du ruban.»

— « Il est entré chez Von Lenz, il le reconnaît, crièrent à la fois plusieurs voix ; c’est lui, c’est le prêcheur, c’est l’homme qui donne des armes aux runaways[1]

— « Je n’ai d’autres armes, dit le marchand, que celles qui me servent pour ma défense.»

Deux hommes avaient déjà couru vers la voiture, et ils en rapportaient deux revolvers. — « Deux pistolets pour sa défense ! deux pistolets, dit la foule, c’est suspect.»

— « Et ce journal ? reprit Anthony, qui semblait s’attribuer le rôle de principal accusateur.»

— « Ce journal, c’est l’Américain de Knoxville. Je suis du Tennessee, j’habite Knoxville ; c’est un vieux journal dans lequel j’ai fait un paquet.»

— « Écoutez, amis, dit le jeune planteur, écoutez les maximes de cette feuille incendiaire : “Le Tennessee, quoiqu’on fasse, tiendra pour l’Union. Les menées secrètes de quelques ambitieux, qui voudraient annihiler le non-possesseur d’esclaves, et rester seuls maîtres du champ politique, pour fouler la multitude sous leurs pieds, ces menées seront déjouées.” Vous l’entendez, gentlemen ; on qualifie d’ambition votre désir sacré d’indépendance ; on vous parle de tenir bon pour l’Union, cette Union que nous avons brisée. C’est un propagandiste, c’est un émissaire, c’est lui qui a organisé la fuite de la nuit dernière. Et quel sort mérite

  1. Déserteurs.