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Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/59

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travaux intellectuels, ses écoles, ses services publics, — au point d’ordonner dans cette société le branle-bas général du sauvage. C’était une ressource finale, dont il s’agissait de faire en même temps un coup de théâtre.

On dit à tous les hommes valides, vieux ou jeunes, mariés ou non mariés, citoyens américains ou résidents étrangers : « L’heure est venue de prendre les armes pour la défense de vos foyers et de l’honneur des femmes. Un ennemi sanguinaire et sans honneur est au moment de poser le pied sur votre sol sacré. Aux armes! Aux armes contre les envahisseurs barbares! Venez avec la poudre et les capsules que vous avez chez vous ; prenez vos carabines, vos fusils de chasse, vos pistolets, vos couteaux, vos lances, toutes les armes dont vous pouvez disposer.» On prétendait former les habitants en compagnies, réunir ces compagnies en bataillons et en régiments, et lancer ces masses mal armées et mal disciplinées sur les points menacés, où elles fussent devenues l’objet de la plus désastreuse boucherie.

Remarquons d’abord l’exagération, pour ne pas dire l’impudence de cet appel. Une faction matérialiste, qui s’est saisie du pouvoir et qui l’exerce la torche à la main, cherche à nous représenter les volontaires du Nord, les cultivateurs de l’Illinois, les artisans du Massachussets, comme des sauvages, des incendiaires et des violateurs. Mais nous savons de quel ordre et de quelle sécurité jouissait le pays sous le régime de l’Union. C’était le règne de la liberté et de la justice. En dehors de l’intérêt des planteurs, il ne s’élevait pas une plainte, il n’a jamais été formulé un grief. Et l’on