Aller au contenu

Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en proportion des lumières des individus, et de l’aptitude qu’ils montrent pour la vie réglée. Le premier degré d’affranchissement donnerait au serviteur le droit de choisir son maître à l’année, sans rémunération du labeur. Plus tard le travailleur pourrait obtenir un gage croissant; puis il se louerait au mois, et enfin, il serait entièrement libre de débattre les conditions de l’engagement et du salaire. Ce système d’enrôlement semble parfaitement adapté aux contrées agricoles du Sud des États-Unis. C’est une transition à la fois heureuse pour le serviteur et acceptable pour le maître. Je reviendrai sur ce projet éminemment pratique, qui résout peut-être l’un des plus grands problèmes de notre temps.

Le mémoire propose en dernier lieu la division immédiate du Texas en deux États, dont l’un, à l’Ouest du Colorado, serait déclaré libre. Il y a, en effet, dans cette partie du pays, un fort petit nombre d’esclaves, et le climat, loin d’être dangereux pour les blancs, est réputé l’un des plus salubres de l’Amérique.

Après cette conférence, et les échanges de souhaits cordiaux qui la terminèrent, je procédai à mes derniers préparatifs de départ. Par l’intervention d’un ami, j’avais déterminé un Mexicain, qui réside à Calaveras près de San Antonio, à m’engager comme charretier pour un voyage à Brownsville. Je lui payais trois cents francs pour cette complaisance. Suivant l’accord, je me rendis le vendredi 14 février au rendez-vous fixé, où je devais prendre la direction de l’attelage à bœufs qui était confié à ma garde.

La nuit que je passai seul, dans l’attente, fut la plus