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Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/122

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une mission internationale dans la lune

ou capoter le Selenit et déterminer une catastrophe. Il fallut abattre à coups de pic les saillies intempestives, aplanir les rides, combler les crevasses.

Ce travail dura dix jours terrestres, pendant lesquels on dut se contenter de la lumière de la terre, dont le disque s’élargissait d’ailleurs progressivement, atteignait le cercle parfait, brillant dans sa plénitude, puis recommençait lentement à décroître.

Le sol lunaire perdait l’énorme chaleur qu’il avait accumulée pendant le jour. Sa température se rapprochait du froid absolu, qui, calculé à l’échelle centigrade, serait de 273° au-dessous de zéro. Les explorateurs devaient donc observer les plus grandes précautions pour ne pas être saisis par le froid en dépit des parois isolantes de leurs scaphandres. Ils prenaient garde de rester longtemps immobiles et activaient les combustions organiques en s’accordant un supplément d’oxygène.

Espronceda et Bojardo étaient chargés de surveiller la température intérieure du Selenit et de faire fonctionner le calorifère si elle baissait au-dessous de 18°.

Quand les scaphandriers rentraient dans leur maison, la surface de leur appareil se recouvrait aussitôt d’une couche de glace, formée par la condensation de la vapeur d’eau répandue dans l’atmosphère du Selenit, et ils étaient forcés d’attendre que la paroi extérieure de leur scaphandre fût réchauffée pour pouvoir en sortir.

Brifaut participait comme les autres aux travaux d’aménagement de la piste de départ. Mais il s’occupait aussi de rédiger une relation exacte et vivante du premier voyage d’exploration dans la lune. Aux heures de repos, il lisait à ses camarades ce qu’il avait écrit, et chacun faisait ses observations, rectifiant une erreur ou ajoutant un détail oublié. Tous s’accordaient à dire que le récit de Brifaut était parfait dans son ensemble.

Enfin tout était prêt.

En dépit de leurs calculs rassurants et de toutes les précautions qu’ils avaient prises, les explorateurs ne