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Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/23

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une mission internationale dans la lune

vastes dépressions, dont la teinte sombre n’est d’ailleurs pas toujours très facile à expliquer. Il y a sur ce point d’assez grandes divergences d’opinion.

— N’est-ce donc pas seulement la couleur du terrain qui entre en jeu ?

— Non, car il arrive que certaines mers paraissent d’autant plus sombres qu’elles sont mieux éclairées par le soleil.

— C’est bizarre, en effet.

— Il faut qu’il y ait là des éléments qui absorbent la lumière, et d’autant mieux qu’elle est plus intense. Nous ne connaissons sur la terre qu’une substance capable de produire cet effet, du moins sur une grande échelle, c’est la chlorophylle, la matière verte des végétaux. Comme on a d’ailleurs remarqué que les mers de la lune offrent souvent un aspect verdâtre, certains astronomes en ont conclu qu’elles sont couvertes d’une sorte de végétation.

— Alors, il y aurait des forêts sur la lune ?

— Des forêts, non. Mais peut-être quelque chose d’analogue à des mousses ou à des lichens, qui pourraient vivre aux dépens du sol et du gaz carbonique contenu dans l’atmosphère presque impondérable.

Cependant, de l’autre côté de la table, on discutait aussi la possibilité de la vie à la surface de notre satellite.

— Ainsi, questionnait Brifaut, vous ne croyez pas, monsieur le professeur, qu’il y ait là-haut des êtres animés ?

— Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, protesta le directeur de l’observatoire. Il est certain qu’aucun de nos animaux terrestres ne pourrait vivre sur la lune, mais il n’est pas scientifiquement démontré que des êtres vivants, organisés d’une manière tout à fait différente de celle que nous connaissons, ne puissent s’adapter aux conditions spéciales de notre satellite. Pourquoi, par exemple, des organismes particuliers ne puiseraient-ils pas dans les éléments du sol l’oxygène que les animaux