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Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/54

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une mission internationale dans la lune

du cirque soit aussi profondément affaissée ? Et les montagnes centrales, quelle sera leur origine

— Pour celles-ci, ce ne sont que de petits cratères formés après coup, et quant à l’affaissement du fond, il est résulté du vide causé dans le noyau fluide de la lune par l’expulsion des laves à la surface.

— Cela revient à dire que vous admettez, tantôt une dilatation, tantôt une contraction du noyau de la lune, selon que vous en avez besoin pour justifier une théorie conçue à priori.

— Peut-être, dit Bojardo en s’échauffant, tenez-vous pour cette invraisemblable théorie des bulles ?

— En quoi est-elle invraisemblable ? exclama Uberaba.

— Parce qu’il ne saurait exister de bulles de cent kilomètres de diamètre.

— Sur la terre, sans doute ; sur la lune, c’est autre chose. Les gaz expulsés par la masse fluide tendaient à se frayer un passage à travers la croûte mince et encore pâteuse ; soumis à des pressions énormes, ils n’étaient pas incapables de soulever sur de vastes étendues des matières peu denses, que la faible pesanteur lunaire ne maintenait d’ailleurs pas fortement appliquées. Après le refroidissement, et quand les gaz ont cessé d’agir, la voûte s’est effondrée, laissant à découvert la cavité sous-jacente.

— Ingénieux, mais insuffisant. Vous n’expliquez pas la formation des montagnes centrales.

— Débris de la voûte.

— Mais pourquoi ces débris ne jonchent-ils pas tout l’intérieur du cirque au lieu de s’accumuler au centre ?

— Cela peut s’expliquer, je vous le prouverai, repartit Uberaba.

— Moi, dit Espronceda, je suis pour la théorie du bombardement.

— Ah ! oui, par les aérolithes ! exclamèrent en même temps Bojardo et Uberaba, ironiques.

— Nierez-vous que la surface de la lune n’ait absolument l’aspect d’un sol bombardé ? Si notre satellite s’est