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Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/73

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une mission internationale dans la lune

Le ciel était splendide. Non seulement la terre, assez fortement échancrée d’ailleurs vers l’est, brillait d’un éclat bleuté magnifique, mais les constellations étaient d’une pureté et d’une vivacité que les habitants de notre globe ne connaissent pas. La lumière des étoiles n’était pas atténuée par une atmosphère épaisse ; elle n’avait pas non plus ce scintillement qui est dû aux mouvements et aux variations de densité des couches d’air de différentes altitudes. La Voie Lactée était presque éblouissante. Leur éclat étant plus vif, on distinguait bien plus d’étoiles qu’on n’en voit à l’œil nu de la surface de la terre. Et toutes les lueurs célestes avaient une nuance bleutée, à laquelle du reste le regard s’habituait peu à peu et devenait moins sensible.

L’épaisseur du Selenit, avec sa triple coque, étant de dix mètres, c’est à cette hauteur que les trois hommes se trouvaient suspendus au-dessus du sol.

— Comment descendre de là-haut ? dit Brifaut.

— Il n’y a qu’à sauter, dit Goffoël.

Sans attendre de réponse, il détacha les fils téléphoniques qui le reliaient à ses compagnons et s’élança dans le vide.

Quoique avertis des effets de la diminution de la pesanteur sur la lune, Scherrebek et Brifaut virent avec étonnement leur camarade mettre près de quatre secondes à toucher le sol de la lune, alors que sur la terre, il lui en aurait fallu moins de deux. Goffoël avait vraiment l’air d’un de ces grands bonshommes en baudruche gonflés de gaz, avec lesquels on joue dans les fêtes de campagne.

Et, pour prouver que décidément tout devenait singulièrement facile à la surface de la lune, Goffoël soudain, s’enlevant comme un sylphe, reprit pied d’un bond sur le Selenit, à côté de ses compagnons.

Après cet exploit, qui montrait quelle puissance leurs muscles, habitués à de rudes exercices, donnaient aux terriens transportés sur la lune, les trois hommes sau-