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Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/91

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UN VÉGÉTAL LUNAIRE

Le soleil planait maintenant sur les montagnes, s’élevant obliquement vers le sud.

On distinguait très nettement, sur la partie éclairée du cirque, les traînées blanchâtres que tous les observateurs ont remarquées dans la plaine centrale de Platon au lever du jour. C’est seulement quand le soleil est déjà très haut, vers le sixième jour de la lunaison, que le fond commence à s’assombrir ; il est presque noir à l’époque de la pleine lune, si bien que les anciens astronomes l’avaient appelé le Lac Noir.

— Maintenant, nous pourrions essayer de descendre, proposa Galston. Je pense que nous trouverons un chemin sans trop de peine.

La descente fut encore plus impressionnante que la montée, car de ce côté, le versant était plus raide, et, si la partie éboulée n’avait formé un immense talus contre la falaise, les explorateurs auraient eu bien du mal à atteindre leur but. Mais, grâce à ce talus, d’ailleurs assez accidenté, ils dévalèrent du haut de la montagne en bondissant de roc en roc, sautant parfois de 10 ou 12 mètres de haut à une distance de 20 à 25 mètres. Ils étaient grisés par le sentiment de leur légèreté et Galston, qui gardait le mieux son sang-froid, dut rappeler ses compagnons à la prudence.

Enfin, on touchait la plaine, au pied de la falaise, pâle