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Page:Jeanne Landre Gavarni 1912.djvu/17

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GAVARNI

I

ENFANCE ET JEUNESSE

EN cette année de 1804, qui allait inaugurer l’ère impériale, l’ancien révolutionnaire Chevallier, compromis dans la sombre journée du 9 thermidor, incarcéré à la suite des événements de Prairial, puis remis en liberté par l’ordre de quelques membres du comité civil de la section de Bondy (1), en cette année de 1804, le 13 janvier (21 nivôse an XII), ledit Chevallier, alors âgé de cinquante-neuf ans, allait faire enregistrer la naissance du fils que venait de lui donner sa jeune et seconde épouse, Marie-Monique Thiémet. Il déclara cet enfant sous les prénoms de Guillaume-Sulpice, celui-ci parce qu’il était le sien, et Guillaume parce qu’il appartenait à son beau-frère Thiémet, l’acteur-ventriloque, peintre et grimacier célèbre sous le Directoire, parrain du nouveau-né et gloire de la famille.

La gaîté était d’ailleurs une des qualités du ménage Chevallier, car si les époques de terreur avaient été dangereuses Pour Sulpice, elles n’avaient pas atteint la bonne humeur d’un Bourguignon solide, entraîné vers la politique par ce fougueux amour de la liberté qui complète l’ambition de vivre joyeusement. Toute la Bourgogne fertile et riante chantait dans le cœur des ancêtres du jeune Guillaume. Vignerons dans un site (1) Parmi lesquels ce même Guyomard qui eut à signer les bulletins autorisant le docteur Desault à se rendre auprès de l’enfant royal malade au Temple.