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Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/104

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le robinson suisse.

— À moi ! à moi ! » dirent les autres.

Je leur expliquai qu’elle appartenait de droit à Fritz ; cependant je demandai à chacun d’eux ce qu’il voudrait faire de cette écaille si désirée.

« J’en ferais, dit Ernest, un solide bouclier pour me garantir contre les attaques des bêtes et des sauvages.

jack. — J’en ferais un joli petit bateau qui me servirait à transporter par eau, en remontant le ruisseau, nos pommes de terre et d’autres fruits. Ainsi je n’aurais plus la peine de me fatiguer sous la charge.

le petit françois. — Je me bâtirais une cabane, et l’écaille de la tortue me servirait à en faire le toit.

fritz. — Je la placerais en terre, auprès de notre maison, pour qu’elle servît d’une sorte de bassin où ma mère aurait toujours de l’eau en réserve.

moi. — Bravo ! honneur à toi ! Ton invention est bonne. Dès que nous aurons de la terre glaise, je me charge d’exécuter ton dessein.

jack. — Je fournirai la terre glaise, dont j’ai une provision sous les racines d’un arbre voisin.

moi. — Où donc as-tu trouvé cette terre glaise ?

ma femme. — Ce matin, sur une colline voisine, d’où il est revenu tellement sale, qu’il m’a fallu laver tous ses vêtements.

jack. — Si j’avais trop craint de me salir, maman, je n’aurais pas découvert cette couche de terre qui nous sera d’une grande utilité. En remontant le ruisseau, jusqu’à la colline, où il forme de jolies cascades, je suis arrivé à une pente très-inclinée et si glissante, que je suis tombé ; j’ai voulu examiner la cause de mon accident, et je n’ai pas tardé à reconnaître que j’avais marché sur la terre glaise. J’en ai fait quelques grosses boules, que j’ai mises en dépôt sous les racines d’un arbre.

ernest. — Quand le bassin sera posé, je mettrai dedans des racines fort sèches que j’ai trouvées, et qui me semblent être des raves ou de gros radis ; j’ai vu notre cochon