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Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/254

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afin d’utiliser l’huile que nous retirerions de sa graisse. La chère mère voulut absolument faire partie de l’expédition. Il fut donc décidé que nous partirions tous ensemble, et que nous emporterions des livres et de l’eau pour plusieurs jours ; car la mer pouvait nous retenir longtemps prisonniers.



CHAPITRE XXIV

Nous entrons dans le corps de la baleine pour prendre les boyaux. — Divers usages auxquels on emploie ces boyaux. — Ce que nous en faisons. — Un mot sur les ballons ou aérostats. — Fabrication de l’huile. — Les écrevisses.


Nous dinâmes à la hâte et debout ; ensuite je fis charger la chaloupe de haches, de couteaux et de crampons en fer dont je prévoyais l’utilité. Une chose m’embarrassait, c’était de savoir dans quoi nous pourrions garder l’huile que nous donnerait la baleine. Nous en avions un besoin trop grand pour ne pas chercher à en conserver une bonne provision, il y avait bien les tonneaux de Falkenhorst ; mais il eût fallu se résoudre à ne plus s’en servir par la suite : l’huile, en s’imprégnant dans le bois, aurait laissé une odeur fétide qui eût corrompu toute autre liqueur. Ma femme me fit alors songer aux quatre cuves de notre bateau, et je la remerciai de cette bonne idée.

Dès que nous fûmes arrivés à l’îlot, je fis mettre notre pirogue et nos cuves à l’abri, puis nous nous occupâmes, sans délai, de notre travail. Un instant d’examen suffit pour me convaincre que nous avions devant nous une baleine franche du Groënland. Je comptai soixante à soixante-dix pieds de longueur sur une largeur de trente à quarante ; ce