Aller au contenu

Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
319
le robinson suisse.

Les uns furent chargés d*enlever les poils de l’ondatra avec de vieux rasoirs, un autre réunissait les poils des lapins, et ma femme faisait le mélange. Pour moi, avec un fanon de la baleine, je me fabriquai un arçon de chapelier, et, avec un morceau de bois que je polis, je confectionnai une forme, puis des battoirs en bois et des courroies pour fouler. Nous nous étions mis tous avec ardeur à ce travail, en sorte qu’il alla promptement. Quand j’eus assez de poils, je les plongeai dans un mélange de cochenille bouillante et de vinaigre, puis dans de la résine fondue, pour les rendre imperméables ; enfin je les plaçai sur le tour et laissai le tout sécher dans le four. Le lendemain, en les retirant, je trouvai que mon bonnet ou béret rouge avait une certaine tournure ; la forme n’en était pas élégante ; mais, quand on y eut ajouté un panache de plumes d’autruche, quand ma chère femme eut passé autour une petite ganse, chacun porta envie à François, qui, d’un avis unanime, devait le premier essayer le bonnet, qui lui alla très-bien.

Je promis à mes autres enfants de leur en faire de pareils, quand ils m’auraient fourni du poil en abondance ; et, sur ce poil, je devais retenir le cinquième à mon profit.




CHAPITRE XXXII

Je fais de la porcelaine. — Nous empaillons le vautour et le condor. — Les yeux artificiels. — Construction d’un caïak ou canot groenlandais. — Fritz en fait heureusement l’essai. — Quelques petites excursions.


Pendant toutes ces occupations, la saison des pluies était venue, et si je ne l’ai pas fait remarquer, c’est que vraiment son arrivée passa presque inaperçue pour nous, tant nous