Aller au contenu

Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
3820
le robinson suisse.

recueillions aujourd’hui les fruits de ce que nous avions semé dans les premiers temps de notre séjour. Les muscades, entre autres, dont quelques plants mêlés aux bananiers croissaient devant l’entrée de notre demeure, nous envoyaient d’agréables parfums, quand le soir nous nous reposions, dans une douce causerie, des fatigues de la journée. Mais ces fruits étaient fort appréciés par des maraudeurs du genre des oiseaux de paradis. Ils venaient les dévorer sous nos yeux ; et d’abord l’aspect vraiment royal de leur plumage nous avait séduits ; mais bientôt leur voracité et leur ramage peu harmonieux nous les rendirent fort incommodes. Après en avoir pris quelques-uns dans des gluaux pour garnir les galeries de notre musée, nous éloignâmes les autres en plaçant comme épouvantai ! quelques oiseaux de proie empaillés dont la vue suffisait à les écarter.

Nos olives étaient plus respectées. Nous en avions de deux espèces : l’une, que nous recueillions avant sa maturité complète, était réservée à la cuisine ; elle était plus grosse que l’autre ; nous la faisions mariner et confire dans du vinaigre, et elle apparaissait ensuite, sur notre table, dans des sauces dont elle relevait le goût. L’autre espèce était amère au goût ; nous la laissions mûrir sur l’arbre jusqu’à ce qu’elle devînt complètement noire ; elle nous servait à faire de l’huile.




CHAPITRE XXXVIII

Le pressoir. — Perfectionnement dans la fabrication du sucre. — Le four. — Un nouveau champ de riz. — Le piège singulier. — Accroissement dans le nombre de nos animaux domestiques. — Caractère de mes fils.


Mais, pour utiliser tous ces produits, il fallut augmenter et perfectionner notre matériel. Il serait trop long de détail-