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Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/451

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le robinson suisse.

main à chacun des trois enfants et se recommanda à leur amitié fraternelle. On déjeuna avec du chocolat de la fabrique de Fritz, qui parut faire beaucoup de plaisir à la jeune miss et lui rappeler le bonheur dont elle avait joui autrefois dans la maison paternelle.




CHAPITRE XLII

Dépouillement du cachalot. — Fuite du chacal. — Son retour. — Le cormoran. — Les perles. — Histoire de expédition entreprise par Fritz pour trouver l’Anglaise. — Dangers qu’il court. — Heureux résultat de son voyage.

Le déjeuner fini, je fis remarquer qu’il fallait s’occuper de notre cachalot, parce qu’il était à craindre, sans cela, que la chaleur du soleil n’en corrompît en peu de temps les chairs. François demanda si le cachalot était meilleur à manger que la baleine ; je lui répondis négativement, mais j’ajoutai que sa capture nous offrait une excellente occasion de nous approvisionner de cette substance huileuse que l’on appelle blanc de baleine, et qui sert à une foule d’usages : il se trouve dans plusieurs cavités de l’énorme tête, et en si grande abondance, qu’un seul poisson en a souvent fourni vingt barils. « Mon unique embarras, ajoutai-je, est de savoir où nous le mettrons : nous ne manquons pas, à la vérité, de sacs ; mais pour des barils, nous n’en avons point apporté avec nous. »

Jenny prit ici timidement la parole, et demanda la permission de donner son avis. Elle nous engagea à essayer de nous servir de sacs de chanvre. « En Angleterre, dit-elle, les tuyaux des pompes à incendie sont faits de cette matière, et il n’est pas probable que le blanc de baleine soit plus liquide que de l’eau. »