Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/156

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vail, la prévoyance pour les vieillards, sur la mise en valeur des terres en friche, sur les restrictions au droit de propriété, sa réprobation de ces hommes qui « ne craignent pas d’empoisonner de vapeurs de tabac la brise printanière d’un matin de Mai » ; relisez ces phrases qui sont comme des traits de lumière lancés du ciel sur la terre par un pur esprit pour éclairer la multitude des choses humaines et sociales et vous reconnaîtrez quel courageux pionnier fut l’homme qui, il y a quarante ans, préconisait tant de choses dont les meilleurs esprits de nos jours souhaitent ardemment la réalisation. Le voici quelque peu oublié maintenant, parce qu’il apparut dans une sorte de désert moral et qu’il criait : « Repentez-vous et réformez-vous, car le royaume du Ciel est proche ». Le royaume du Ciel n’est pas encore venu, il est peut-être même encore bien loin de nous, mais John Ruskin fut le Précurseur qui a annoncé ce qui doit arriver un jour ; il ne fut pas, comme le disait la foule moqueuse, « un roseau battu par le vent ».