Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

déformation » du xixe siècle, voilà un bien triste exemple de fanatisme et de radotage. Leighton est passé sous silence parce que ses études sout du « genre classique », et c’est précisément ce qu’on a loué, fort justement d’ailleurs, chez Watts. Alma Tadema est un exemple de la « fuligineuse déformation » fille de la renaissance, parce qu’il aime le crépuscule, et c’est ce que l’on a précisément admiré chez Burne-Jones pour sa recherche « de l’ombre et de l’éclat d’une lumière fantastique » quel que soit d’ailleurs le sens de ces mots. Ruskin a un goût trop fin et aussi trop de sincérité pour ne pas reconnaître les dons splendides de ces deux maîtres de a l’art classique », mais il le fait sans bonne grâce et il en vient à les condamner tous les deux, parce qu’ils n’ont point été touchés de son propre sentiment religieux. Il nous fait ainsi songer à quelque moine fanatique de Naples ou de Séville dénonçant « la Révolution ». Il y a ici de sa part une offense non pas tant contre le goût et la raison, que contre la morale et la justice, une offense qu’aucun artifice de jugement, qu’aucune beauté de la langue ne sauraient atténuer et que l’imminence d’une maladie cérébrale peut même difficilement excuser. Il n’y a pas la moindre perversité dans toute l’œuvre de Leighton et d’Alma Tadema, même en admettant que leur méthode soit limitée et imparfaite. Les