Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/242

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Dyke Acland et Lord Mount Temple consentirent à être les fidéicommissaires de ce nouveau Phalanstèn, mais le public ne répondit pas à cet appel et, à la fin de la troisième année, les 7,000 livres originaires ne s’étaient accrues que de 236 livres 13 shillings.

Il entreprit alors d’améliorer quelques logements des faubourgs de Londres et il fit l’expérience sur neuf ou dix maisons qu’il confia à Miss Octavia Hill qui, touchant les loyers, apprenait ainsi à connaître les locataires et à les rendre meilleurs. Mais il finit par renoncer à l’entreprise en versant une somme de 3,500 livres, qu’il abandonna complètement et il disait plaisamment qu’il avait fait cela, « comme on jette de la neige par dessus un mur. » (like snaw affawua). Il loua ensuite un logement à Paddington et créa une maison de thé, afin de vendre du thé pur et à bon marché ; il y plaça même un vieux domestique. Au thé s’adjoignit bientôt un commerce de café et de sucre et on dit que l’affaire réussit assez bien jusqu’au moment où il céda l’entreprise à Miss Hill. Ruskin organisa alors une équipe de balayeurs pour nettoyer les rues, mais cette tâche comparable à celle des écuries d’Augias se trouva au-dessus de ses propres ressources, de celles de ses amis et de son jardinier.

La fameuse expérience de librairie débuta en 1871 avec le premier numéro de Fors qui ne fut