Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/249

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pour avoir quelque idée de ce que Ruskin voulait faire et de toutes les incohérences dans lesquelles son rêve l’entrainait, comme aussi des nobles buts qu’il poursuivait, il convient d’analyser la LVIIIe lettre, dans le troisième volume de Fors. Observons tout d’abord qu’elle fut écrite dans l’automne de 1875, au milieu de la profonde douleur que lui causa la perte de la jeune fille qu’il aimait et qui avait refusé de le revoir à son lit de mort. La lettre débute par le second verset de la Prière du Soir « Ô Dieu d’où provient tout saint désir, tout conseil salutaire, toute œuvre juste » qu’il extrait du service catholique en regrettant que le rituel anglais, l’ait détourné de son vrai sens. (Observons, en passant, que Ruskin, dans sa propre version, détruit lui aussi le magnifique développement de cette prière symbolique.) Il éclate en furieuses invectives contre ceux qui, chaque semaine, prononcent cette prière sans en comprendre le sens, qui ne peuvent se déterminer à réfréner leur cupidité naturelle, qui continuent d’agir d’après leurs opinions personnelles et cherchent à faire argent de tout, sans souci du juste et de l’injuste et se jettent « dans la barraque la plus bruyante de la Foire du Monde ».

Par contre, voici le Credo que devait retranscrire et signer tout adhérent à la Société de Saint-Georges : —