Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/275

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nutes ; de sorte que la vieille dame se réveilla le lendemain matin de dix livres plus riche que la veille, quand elle s’était couchée. — De quoi « les étoiles furent bien étonnées et ouvrirent de grands yeux » car c’était la Nativité d’un Dieu bien différent de celui que vous faites profession d’honorer à Noël en leur compagnie et en celle des Anges, tout en vous remplissant de victuailles ». Se gorger de nourriture est la partie essentielle des fêtes de Noël et peut-être ce que le peuple fait de plus religieux dans l’année. C’était pour Ruskin enfant une chose bien cruelle que de perdre tout l’agrément des quatre septièmes de sa vie, à cause du dimanche ; car « une ombre lugubre attristait le vendredi et le samedi par le sentiment horrible que le dimanche était proche et qu’il était inévitable ». Et ainsi nous sommes amenés au neuvième cercle de sainteté de Dante et aux dîners froids du Sabbat, de là au repas du vendredi saint à Crystal Palace, au lac du Phlegethon tel qu’il est décrit dans l’Enfer, de là à l’Usure et au Minotaure de Crète qui est un esprit de convoitise et de méchanceté. L’achat d’un manuscrit enluminé du Coran le remplit d’aise quoiqu’il n’en puisse déchiffrer un mot. De là nous passons à Thésée et à son retour de, Crète — sans Ariane. — Son potage aux légumes aurait fait un piètre souper de Noël.