Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/70

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l’Art Chrétien de Lord Lindsay. Pise et son Campo-Santo où il voyait « en une peinture qu’un enfant pourrait comprendre toute la doctrine Chrétienne » rendirent plus profond son enthousiasme pour l’art du Moyen Age ; il aspirait toute la doctrine évangélique dans ces fresques « si nettes d’intentions, d’inspiration si ardente et si claire ». C’est à Pise, et à la chapelle Spina qu’il fixa pour des années le centre de ses études sur l’art italien, dessinant sans relâche de six heures du matin à quatre heures du soir.

De Pise il vint à Florence où il passa son temps dans les monastères et les chapelles, à Santa Maria Novella, à Santa Croce, à San Marco, tout absorbé par Angelico et Ghirlaudajo — « Lippi et Botticelli étaient encore bien loin de lui » — ou bien musant après dîner à Fiesole ou à San Miniato. À Florence son unique occupation fut : « penser et écrire ». Il remonta ensuite au nord à Macugnaga au-dessous du Mont-Rose où, chose étrange, il trouva peu d’intérêt, excepté dans la lecture qu’il fit alors, pour la première fois, des drames romains de Shakespeare. Rien non plus d’intéressant au Val Anzascal Telle était « sa manière fort décousue, mais très attentive de lire par laquelle il débuta dans sa cellule moussue à Macugnaga ». Delà, il prit la route du Saint-Gothard par Faïdo et Dazio Grande et écrivit le