Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/90

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crépuscule ; lorsque ses saillies seront brulantes et ses parties creuses pleines de fraîcheur, alors que les lézards se chaufferont sur les unes, et que les oiseaux bâtiront dans les autres. Que son dessin prévoie même les changements de température ; qu’il creuse ses parties ombrées comme on creuse des puits dans les plaines sans eau, qu’il amène ses jets de lumière comme le fondeur ses coulées de métal en fusion ; qu’il commande aux uns et aux autres et qu’il sache comment tombera sa lumière et ou elle s’évanouira. Son papier quadrillé et proportionné n’a point de valeur par lui-même ; tout ce qu’il a à faire, il doit le faire par des surfaces d’ombre et de lumière ; c’est à lui de s’assurer que celles-ci ont assez d’importance pour n’être pas ensevelies par le crépuscule et les autres assez de profondeur pour ne pas disparaître, absorbées comme de minces flaques d’eau, sous les rayons de midi. »

On n’oubliera pas non plus son hymne au campanile de Giotto, aux portiques de Rouen et de Lucques et aux mosaïques de Saint-Marc ; ni sa noble protestation contre « les restaurations », ni ce conseil de perfection qu’il nous donne d’élever pour nous-mêmes des habitations durables tout en respectant « la sainteté de la demeure d’un homme de bien qui ne peut être remise à neuf ».