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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/194

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qu’elles ne soient fort intéressantes, et je les verrai avec grand plaisir et profit.

Votre grand Roi a la bonté de me donner 6000 livres pour les frais de mon voyage[1] ; sans cette ressource, je ne l’aurais, pu faire. C’est une nouvelle obligation que je contracte envers lui, et je ne laisserai ignorer en Italie ma reconnaissance à personne, comme je l’ai déjà publiée en France.

Je serai charmé de cultiver à Paris la connaissance de M. le marquis Caraccioli ; j’espère que j’aurai le plaisir de le voir souvent, à mon retour, dans la société de Mlle de l’Espinasse[2], qui rassemble des gens de mérite de toutes nations et de tous états, et que M. le marquis Caraccioli a déjà vue à son passage à Paris.

J’ai reçu le Volume de 1763 par M. Formey ; il m’avait, de plus, envoyé celui de 1767, que j’avais déjà, et que j’ai rendu à M. de la Lande, qui en fera l’usage que lui indiquera M. Formey. Vous pourrez m’envoyer, en mon absence, ce qui vous paraîtra digne d’attention de ma part ; il reste chez moi, à Paris, une personne qui recevra tous les paquets et qui me les conservera pour en jouir à mon retour. Vous aurez sûrement de mes nouvelles pendant mon voyage, ou directement, ou au moins par M. de Catt, que je prierai de vous en donner quand je ne le pourrai pas par moi-même. Quand ma route sera fixée, je prendrai les mesures qui dépendront de moi pour avoir aussi des vôtres ; mais je vous prie du moins de m’en donner à Paris à la fin d’avril, car il serait possible que je fusse de retour alors, et peut-être plus tôt, ne comptant m’arrêter dans chaque ville que le temps nécessaire pour voir ce qui est le plus digne de curiosité. J’attendrai, pour l’Algèbre allemande de M. Euler, la traduction que vous m’annoncez, surtout si vous y joignez

  1. Voir, à ce sujet, la Lettre de d’Alembert au Roi, en date du 28 juillet 1770, et la réponse de Frédéric, du 18 août 1770. (Œuvres de Frédéric II, t. XXIV, p. 493 et 499.)
  2. Claire-Françoise Lespinasse, née à Lyon en 1731, morte à Paris le 23 mai 1776. Elle passait pour être fille naturelle de la comtesse d’Albon et du cardinal de Tencin. Elle est connue par la brillante société qu’elle réunissait autour d’elle et par le profond attachement qu’elle inspira à d’Alembert, et qui ne fut guère pour lui qu’une source de chagrins. La meilleure édition de ses Lettres a été donnée par M. Eugène Asse (1876, in-18).