Aller au contenu

Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

médiocrement flatté de la mention honorable que vous avez bien voulu faire de moi en plusieurs endroits de cet Ouvrage[1]. Je me connais assez pour ne pouvoir pas douter que la bonne opinion que vous avez de moi ne soit un pur effet de votre amitié ; mais par cela même elle m’est encore beaucoup plus précieuse, et j’en suis d’autant plus sensible à toutes les marques que vous m’en donnez. Je n’ai pas pu trouver jusqu’à présent d’occasion pour vous faire parvenir notre Volume de 1768, avec un exemplaire à part de mes Mémoires pour M. de Condorcet mais je suis sûr d’en avoir bientôt une, et j’en profiterai pour vous envoyer en même temps le Volume de 1769, qui est sur le point de paraître. J’y joindrai aussi un Ouvrage de M. Lambert qui a paru l’année passée[2], et qui n’est qu’une collection de différentes Tables numériques qui peuvent être très-utiles dans plusieurs occasions ; c’est moi qui lui en ai donné l’idée et qui l’ai excité à l’exécuter.

J’ai reçu depuis peu de Pétersbourg, par une voie particulière, le troisième Volume du Calcul intégral d’Euler, qui roule entièrement sur le calcul des fonctions ; il y a aussi une très-longue addition sur le nouveau calcul des variations, qui n’est autre chose que celui que j’ai donné en peu de mots dans ma nouvelle méthode pour la solution des problèmes de maximis et minimis, sur laquelle M. Fontaine a, comme vous savez, un peu déchargé sa bile. Comme vous êtes empressé de voir cet Ouvrage, je vous l’enverrai par la même occasion que les Volumes de l’Académie, et, au cas que les libraires n’en aient point encore reçu d’exemplaires de Pétersbourg, je vous enverrai celui que M. Euler m’a envoyé, et qui est peut-être encore l’unique qui soit à Berlin. J’avais réellement dessein de faire imprimer à part plusieurs Mémoires que j’avais lus à l’Académie et qui n’avaient pas pu entrer dans ses Volumes mais, comme l’envie d’être auteur ne me possède nullement et qu’il me semble que le public est déjà presque rassasie d’Ouvrages de Géométrie, que très-peu de personnes, même parmi les

  1. Voir p. 50, 203, 212.
  2. Observations trigonométriques. Lu à l’Académie de Berlin en 1768 et imprimé (p. 327-356) dans le Volume portant la date de cette année, qui ne parut qu’en 1770.