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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/344

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me semble, dit plus généralement en trois ou quatre lignes. Au reste, tout cela est bien peu de chose auprès de ce que vous avez fait depuis.

M. Bitaubé vous aura remis le bon ou mauvais discours que j’ai fait à l’Académie française[1]. Il a eu plus de succès qu’il n’en méritait, mais j’aimerais bien mieux résoudre des problèmes difficiles, quand même on n’en parlerait pas. Je le dis tous les jours à nos beaux esprits, qui en sont tout étonnés. Hélas ! il faut renoncer à cette satisfaction. Je m’amuse cependant encore un peu de Géométrie, mais je ne fais que m’en amuser, et je ne m’occupe de rien qui mérite que je vous en entretienne. Conservez, mon cher et illustre ami, longues années encore, le sceptre de la Géométrie, qui est actuellement si bien entre vos mains. Conservez-moi surtout une amitié dont je sens tout le prix et à laquelle je réponds par toute la tendresse de la mienne. Je vous embrasse tendrement et de tout mon cœur.

À Monsieur de la Grange, des Académies royales des Sciences
de France et de Prusse, à Berlin
.
(En note : Répondu le 10 juillet 1778.)

152.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

Berlin, ce 10 juillet 1778.

Mon cher et illustre ami, quoique je n’aie rien de nouveau ni d’intéressant à vous dire, je ne veux pas différer plus longtemps la réponse que je dois à la dernière Lettre dont vous m’avez honoré. Comme ce n’était principalement que pour obliger M. Bitaubé que je vous avais recommandé l’affaire de son beau-frère M. Jourdan, je ne puis que vous

  1. Le 19 janvier 1778, à la réception de l’abbé Millot, successeur de Gresset. (Voir Recueil des harangues prononcées par messieurs de l’Académie française, t. VIII, p. 160.)