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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/364

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je souhaite ardemment que vous vous laissiez tenter par cette occasion, mais je n’ose presque l’espérer. Consultez bien vos forces et votre santé, et décidez-vous en conséquence. Quelque envie que j’aie de vous revoir, j’en ai encore plus de vous savoir bien portant et de vous conserver longtemps ; d’ailleurs je ne désespère pas d’aller vous embrasser un jour chez vous, et ce jour ne peut pas être bien éloigné.

Adieu, mon cher ami ; conservez-moi vos bontés ; vous savez le cas que j’en fais et combien je vous suis attaché. Je vous embrasse mille fois.

On m’apporte dans ce moment une Lettre du marquis Caraccioli ; je vous reprends donc la commission que je vous avais, donnée à son sujet, ou plutôt je vous donne celle de lui accuser de ma part la réception de sa Lettre et de lui témoigner ma sensibilité de ses bontés.


163.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 29 décembre 1780.

Enfin, mon cher et illustre ami, ma rapsodie géométrique, dont je vous ai menacé depuis, si longtemps, paraît depuis quelques jours. Elle en est d’autant plus honteuse, que cette rapsodie est en deux Volumes[1], et contient, je crois, bien des sottises. Ma tête est affaiblie au point que je n’ai pas eu la force de corriger moi-même les épreuves ; aussi le reviseur, d’ailleurs plein de bonne volonté, y a-t-il laissé bien des fautes d’impression, sans compter les miennes. Sérieusement, je crains beaucoup de me montrer à vous avec ces haillons de ma vieillesse et de ma décrépitude géométrique mais, heureusement pour vous et pour moi, ce seront les derniers sous lesquels vous me verrez. J’avais dans

  1. Ce sont les deux derniers Volumes des Opuscules mathématiques.