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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 14.djvu/39

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Le libraire m’a annoncé qu’il y avait en chemin un paquet de votre part pour moi ; je souhaite y trouver le Volume de 1771 de vos Mémoires, dont je sais que l’Histoire est de votre façon. Je me fais d’avance une grande fête de la lire et d’en profiter ; et je vous promets de vous en dire mon avis avec toute la sinn cérité que l’amitié exige. Vous avez vu par ma dernière lettre que notre prix a été remis, et les raisons qui y ont donné lieu, ainsi que mon sentiment sur la pièce pour laquelle vous paraissiez vous intéresser.

Le Mémoire sur le mouvement des noeuds et les variations des inclinaisons des orbites des planètes dont je vous ai déjà parlé[1], et que je destine à votre Académie, si elle veut bien me permettre de le lui présenter, sera bientôt achevé. Il contiendra une théorie nouvelle sur cette matière, et l’application numérique à chacune des planètes premières, aussi bien qu’aux satellites de Jupiter ; mais je ne vous l’enverrai qu’à condition que vous et M. d’Alembert voudrez bien le juger d’avance et le supprimer au cas que vous ne le trouviez pas digne de l’Académie.

Adieu, mon cher et illustre ami, je vous embrasse de tout mon cœur et je vous aime avec toute la tendresse possible. Embrassez pour moi M. d’Alembert ; dites-lui que j’ai reçu sa lettre du ier et que je lui répondrai par la première occasion qui se présentera.

Je suis un peu surpris de ce que vous me dites de M. de la Place c’est assez, ce me semble, le défaut des jeunes gens de s’enfler de leurs premiers succès ; mais la présomption diminue ensuite à mesure que la science augmente. Dites-moi un peu pourquoi M. de la Lande a renoncé à la Connaissance des Temps. Adieu iterum.

À Monsieur le Marquis de Condorcet,
de l’Académie royale des Sciences de Paris, etc., rue de Louis-le-Grand,
vis-à-vis la rue Neuve-Saint-Augustin, à Paris
.

  1. Voir t. XIII, p. 287.